Abidjan a abrité du 31 octobre au 03 novembre 2023, le Forum régional sur le Financement des Soins de Santé Primaires (SSP). Ce forum qui a réuni plus de 200 hauts fonctionnaires des ministères de la Santé, des finances et du budget de 24 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, des partenaires du développement de la santé, des organisations de la société civile et des institutions régionales et mondiales soutenant la région, vise à définir des actions concrètes pour la révision et l’amélioration des politiques et le financement des SSP, afin d’accélérer et de promouvoir la Couverture Sanitaire Universelle.
Cette réunion coorganisée par l’OMS/AFRO, l’UNICEF, l’UNFPA, sous le parapluie du partenariat HHA (harmonization for Health in Africa) et sous le leadership du ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Sanitaire Universelle de Côte d’Ivoire, a offert l’opportunité de co-créer des approches de financement des SSP résilients, afin de faire face aux chocs résultant des urgences de santé publique, du changement climatique, des conflits, etc. Ce Forum fait suite à celui qui s’est tenu à Kigali, au Rwanda, en mars 2023, qui a réuni 21 pays de la région de l’Afrique de l’Est et du Sud.
Au nom des agences du système des Nations unies, des partenaires de l’Harmonisation pour la santé en Afrique (HHA) et des autres partenaires qui défendent le renforcement des soins de santé primaires (SSP), le Représentant Résident de l’UNICEF en Côte d’Ivoire a soutenu “Je voudrais exprimer ma sincère gratitude au partenariat Harmonisation pour la santé en Afrique (HHA), en particulier son Groupe de travail technique sur le financement de la santé et au Comité de pilotage composé de l’UNICEF, de l’OMS, de l’UNFPA, de l’ONUSIDA, de l’USAID, de la Banque Africaine de Développement, de la Banque mondiale, du GFF, de la fondation BMGF et de Gates Ventures pour les efforts inlassables et leur engagement pour l’organisation de ce forum. Cela a été soutenu par le Gouvernement de Côte d’Ivoire à travers le ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle. Je suis convaincu que cette réunion permettra de construire un réseau de partenaires régionaux dans le financement des SSP et de jeter les bases permettant aux différents pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre de s’engager à nouveau en faveur d’une augmentation du financement des SSP’’.
Les soins de santé primaires (SSP) sont essentiels pour améliorer la santé publique, mais en Afrique de l’Ouest et du Centre, différentes crises, y compris la pandémie de COVID-19, ont perturbé les services de SSP et créé des difficultés financières pour les ménages. Cela a eu un impact sur l’accès aux soins de santé, en particulier pour les plus vulnérables, compromettant ainsi la réalisation des objectifs de développement durable. Il est crucial de renforcer les SSP pour surmonter ces défis et améliorer la santé des populations.
Dr Sosthène Zombre, prenant la parole au nom de Dr Yameogo, Représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire, quant à lui, nous donne la situation des SSP dans la région Afrique : « Dans de nombreux pays de la région africaine de l’OMS, le financement du système de santé est majoritairement orienté vers le niveau tertiaire. Étant scientifiquement établi que les Soins de Santé Primaires sont la solution pour l’avancée vers la CSU, il est urgent que les pays travaillent à garantir un meilleur équilibre dans le financement des différents niveaux de la pyramide sanitaire suivant le volume d’utilisation de chaque niveau.
Par ailleurs, il est aussi important de mettre en place tous les outils qui assureront une meilleure qualité, une meilleure effectivité de la dépense publique pour la santé. »
Pour le Ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Sanitaire Universelle de la République de Côte d’Ivoire, Monsieur Pierre Dimba « la santé constitue une des priorités majeures de la politique de développement humain et social de Son Excellence M. Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire. À ma prise de fonction à la tête de ce département, j’ai pris la mesure de l’ampleur de la tâche. Les besoins dans le domaine de la santé sont considérables. Les attentes sont pressantes, aussi bien pour les professionnels que pour les populations bénéficiaires. Les problématiques sont diverses et variées. Mais j’ai bon espoir que nous réussirons à atteindre les résultats escomptés ». Parlant du forum, il dira « je place en ces travaux, au regard des résultats attendus, la conviction de trouver des pistes de solutions durables pour l’atteinte de la Couverture Sanitaire Universelle. Je vous exhorte tous et toutes à œuvrer de manière à apporter, chacun en ce qui le concerne, une contribution significative et efficiente à la réussite de ces travaux’’.
À l’issue des travaux de ce forum, plusieurs résolutions et recommandations ont été prises. Il s’agit de la sensibilisation accrue aux mesures concrètes en matière de financement des Soins de Santé Primaires, ainsi que la nécessité de mettre en œuvre des changements politiques visant à accélérer l’atteinte de la Couverture Sanitaire Universelle et à améliorer les mécanismes de financement des Soins de Santé Primaires. Ces recommandations ont été consignées dans ce qu’il est convenu d’appeler désormais « La Déclaration d’Abidjan pour le financement des SSP » portant sur les axes suivants : i) un suivi et une quantification réguliers des services et des dépenses de soins de santé primaires ; ii) l’augmentation des investissements dans les services de soins de santé primaires ; iii) l’amélioration de l’efficience, l’équité et l’efficacité des dépenses en soins de santé primaires ; iv) l’établissement et le maintien d’un environnement favorable pour investir davantage et mieux dans les services de SSP.
Pour rendre cette déclaration plus opérationnelle, chaque pays présent, partant de ces principaux axes, a été invité à rédiger un Plan d’action pour le financement des SSP décrivant succinctement les activités à planifier, leur calendrier d’exécution, les ressources requises ainsi que les entités responsables.
Ces résolutions ne demeureront pas lettres mortes tant que les engagements de ces plans seront suivis avec l’implication de toutes les parties prenantes.